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propres encore à supporter la chaleur des climats inter- tropicaux, eussent péri par milliers. Le transport des nègres aux colonies d'Amérique se fit donc régulièrement par des bâtiments spéciaux, et cette branche du commerce transatlantique amena la création de comptoirs importants sur divers points du littoral africain. La « marchandise » coûtait peu au pays de production, et les bénéfices étaient considérables.

Mais, si nécessaire que fût à tous les points de vue la fondation des colonies d'outre-mer, elle ne pouvait justifier ces marchés de chair humaine. Des voix généreuses se firent bientôt entendre, qui protestèrent contre la traite des noirs et demandèrent aux gouvernements européens d'en décréter l'abolition au nom des principes de l'humanité.

En 1751, les quakers se mirent à la tête du mouvement abolitionniste, au sein même de cette Amérique du Nord, , où, cent ans plus tard, allait éclater la guerre de sécession, à laquelle cette question de l'esclavagisme ne fut pas étrangère. Divers États du Nord, la Virginie, le Connecticut, le Massachussets, la Pensylvanie décrétèrent l'abolition de la traite et affranchirent les esclaves amenés à grands frais sur leurs territoires.

Mais la campagne, commencée par les quakers, ne se limita pas aux provinces septentrionales du Nouveau-Monde. Les esclavagistes furent vivement attaqués jusqu'au delà de l'Atlantique. La France et l'Angleterre, plus particulièrement, recrutèrent des partisans à cette juste cause : « Périssent les colonies plutôt qu'un principe ! » tel fut le généreux mot d'ordre qui retentit dans tout l'ancien monde, et, malgré les grands intérêts politiques et commerciaux engagés dans la question, il se transmit efficacement à travers l'Europe.


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