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devait penser que le Pilgrim s'était précisément jeté sur le littoral de l'Angola, où arrivent les caravanes qui desservent toute cette portion de l'Afrique.

C'était là, en effet. C'était ce pays que Cameron au sud, Stanley au nord, allaient traverser quelques années plus tard, et au prix de quels efforts ! De ce vaste territoire qui se compose de trois provinces : le Benguela, le Congo et l'Angola, on ne connaissait guère alors que le littoral. Il s'étend depuis la Nourse, au sud, jusqu'au Zaïre, au nord, et deux villes principales y forment deux ports, Benguela et Saint-Paul de Loanda, capitale de la colonie, qui relève du royaume de Portugal.

A l'intérieur, cette contrée était alors presque inconnue. Peu de voyageurs avaient osé s'y aventurer. Un climat pernicieux, des terrains chauds et humides qui engendrent les fièvres, des indigènes barbares dont quelques-uns sont encore cannibales, la guerre à l'état permanent de tribus à tribus, la défiance des traitants contre tout étranger qui cherche à pénétrer les secrets de leur infâme commerce, telles sont les difficultés à surmonter, les dangers à vaincre dans cette province de l'Angola, l'une des plus dangereuses de l'Afrique équatoriale.

Turckey, en 1816, avait remonté le Congo jusqu'au delà des chutes de Yellala, mais sur un parcours de deux cents milles au plus. Cette simple étape ne pouvait donner une sérieuse connaissance du pays, et pourtant elle avait causé la mort de la plupart des savants et des officiers qui composaient l'expédition.

Trente-sept ans plus tard, le docteur Livingstone s'était avancé depuis le cap de Bonne-Espérance jusque sur le haut Zambèse. De là, au mois de novembre 1853, avec une hardiesse qui n'a jamais été surpassée, il traversait l'Afrique du sud au nord-ouest, franchissait le Coango,


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