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fit, en se battant presque chaque jour contre les tribus riveraines. Le 3 juin 1877, au passage des cataractes de Massassa, il perdait un de ses compagnons, Francis Pocock, et lui-même, le 18 juillet, il était entraîné avec son embarcation dans les chutes de M'bélo, et n'échappait à la mort que par miracle.

Enfin, le 6 août, Henry Stanley arrivait au village de Ni Sanda, à quatre Jours de la côte. Deux jours après, à Hanza M'bouko, il trouvait les provisions envoyées par deux négociants d'Emboma, et il se reposait enfin dans cette petite ville du littoral, vieilli à trente-cinq ans par les fatigues et les privations, après une traversée complète du continent africain, qui avait pris deux ans et neuf mois de sa vie. Mais le cours du Loualâba était reconnu jusqu'à l'Atlantique, et si le Nil est la grande artère du nord, si le Zambèse est la grande artère de l'est, on sait maintenant que l'Afrique possède encore dans l'ouest le troisième des plus grands fleuves du monde, celui qui, dans un cours de deux mille neuf cents milles (1), sous les noms de Loualâba, de Zaire et de Congo, réunit la région des lacs à l'océan Atlantique.

Cependant, entre ces deux itinéraires, celui de Stanley et celui de Cameron, la province d'Angola était à peu près inconnue en cette année 1873, à l'époque où le Pilgrim venait de se perdre sur la côte d'Afrique. Ce qu'on en savait, c'est qu'elle était le théâtre de la traite occidentale, grâce à ses importants marchés de Bihé, de Cassange et de Kazonndé.

Et c'était dans cette contrée que Dick Sand avait été entraîné, à plus de cent milles du littoral, avec une femme épuisée de fatigue et de douleur, un enfant mourant et

(1) 4.650 kilomètres.


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